Mercredi dernier, une information a semé le doute dans l’espace public sénégalais : la prétendue nomination de l’ancien ministre de la Jeunesse, Pape Malick Ndour, à l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (ANSD). Partagée massivement sur les réseaux sociaux, la nouvelle a provoqué confusion et incompréhension, y compris parmi ses partisans. Pourtant, la réalité est tout autre : il ne s’agit pas d’une nomination présidentielle, mais d’une simple affectation administrative.

Une communication bancale et une confusion politique

Contrairement à ce qu’ont relayé certains canaux, Pape Malick Ndour n’a pas été nommé par le président Bassirou Diomaye Faye. Son nom ne figurait d’ailleurs pas dans le communiqué officiel du Conseil des ministres, généralement seul cadre de publication des nominations présidentielles.

En réalité, l’ancien ministre a été affecté par le ministère de l’Économie, du Plan et de la Coopération à l’ANSD en tant qu’agent, relate SourceA dans sa livraison du jour. Une décision administrative, qui ne s’accompagne d’aucune responsabilité de direction ou de représentation. Malgré cela, l’ANSD s’est retrouvée prise dans une cacophonie interne, certains allant jusqu’à croire que Pape Malick Ndour avait été nommé « vice-président »… une fonction qui n’existe même pas dans l’organigramme de l’agence.

Une affectation aux allures de sanction ?

Pour plusieurs observateurs, la forme de cette affectation a de quoi interroger. Pourquoi un ancien ministre, économiste de formation, avec un parcours politique marqué – ancien coordonnateur du PRODAC, membre influent du MEER et de la COJER, président du Conseil départemental de Guinguinéo – est-il redéployé de manière aussi discrète et ambigüe ?

Certains proches de Pape Malick Ndour perçoivent cette affectation comme une mise à l’écart politique, voire une humiliation à peine voilée. Des militants, trompés par la nature de l’information initiale, ont même craint une transhumance vers le camp présidentiel, ce qui a créé un malaise certain. « C’était un moyen de le mettre en mal contre nous », confie une source au journal Source A.