Après 18 mois de siège, les Forces de soutien rapides (FSR) ont pris le 26 octobre le contrôle d’El-Facher, dernière grande ville du Darfour encore tenue par l’armée soudanaise. Depuis, les témoignages de massacres, d’enlèvements et de violences sexuelles se multiplient.
Des rescapés décrivent des arrestations massives et des geôles improvisées, où les détenus sont battus, affamés et traités comme des esclaves. Hussein, arrêté avec 200 autres hommes, raconte avoir été enfermé dans une école et frappé quotidiennement.
Selon l’ONU, 65 000 civils ont fui, mais des dizaines de milliers restent piégés. Médecins sans Frontières s’inquiète du sort des disparus, évoquant des exécutions et des enlèvements contre rançon. Un professeur, Abbas al-Sadek, n’a été libéré qu’après le versement de 900 dollars, « le prix de ma vie », disait-il dans une vidéo.
La guerre entre les FSR de Mohamed Daglo et l’armée du général Abdel Fattah al-Burhane, déclenchée en avril 2023, plonge le Soudan dans le chaos. Les violences ethniques rappellent celles du Darfour des années 2000, alors que les familles cherchent désespérément leurs proches.
« Le plus terrifiant, confie un humanitaire, c’est d’entendre comment des gens étaient traqués simplement parce qu’ils étaient Noirs. »
