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La leçon magistrale du professeur Salif Gaye à Dr Babacar Diop : «L’arrêté n°297 du 27 novembre 2014 ne peut pas annuler le décret n°2003-644 du 28 juillet 2003.»

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Les relations entre l’université Iba Der Thiam de Thiès et l’édile de la Cité du Rail font toujours l’objet de fortes tensions. Dans un communiqué rendu public, le professeur Salif Gaye, membre du Conseil d’Administration de l’Université de Thiès, a tenu à livrer toutes ses « vérités » sur ce dossier qui alimente le débat public depuis plusieurs jours.

«Un arrêté ne peut pas annuler un décret», c’est la phrase de correction que lit sur le communiqué du Conseil d’Administration de l’université Iba Der Thiam de Thiès. Cette guerre des communiqués est partie d’une demande restitution du bâtiment dit «Auberge des jeunes» à la Mairie de Ville de Thiès.

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Pour lever tout équivoque, l’administration universitaire de Thiès, a réagi pour répondre au Maire Dr Babacar Diop et apporter des « clarifications » sur cette affaire.

Dans une note, le professeur Salif Gaye précise que dans la note publiée par la mairie de la Ville de Thiès, il est écrit : « L’arrêté n°297 du 27 novembre 2014 a affecté le TF 6000 d’une contenance de 12078 m2 à la Ville de Thiès’’ Ce titre foncier, acquis de la Société sénégalaise d’importation, de distribution et d’exploitation cinématographique (Sidec) en 2002, devait servir à recevoir «La Cité des affaires». Alors qu’en 2014, l’Université de Thiès était installée depuis plusieurs années aussi bien au niveau du Palais des congrès qu’à l’Auberge des jeunes« .

Et pour conclusion : « L’arrêté n°297 du 27 novembre 2014 ne peut pas annuler le décret n°2003-644 du 28 juillet 2003 ». Par conséquent, il considère « nul l’état de droits réels relatif au TF 6000 affecté par l’arrêté n°297 du 27 novembre 2014« . Poursuit-il qu’une « enquête devrait même être menée pour comprendre comment la mairie a pu obtenir cette attribution bizarre« .

En sus de cet acte décisionnel, Pr Gaye a tenu à apporter d’autres clarifications. « Dans le communiqué publié par la mairie de Thiès, il ressort que la Ville de Thiès a acquis en 2002, un patrimoine de 12078 m2 auprès de la Sidec, qui était une société nationale qui gérait les cinémas du Sénégal. Par décret n°2003-644 du 28 juillet 2003, le président de la République a désaffecté certains sites de la Ville de Thiès dont le «Cinéma Amitié», pour les déclarer d’utilité publique conformément à la loi n°91/76 du 2 juillet 1976 relative à l’expropriation pour cause d’utilité publique. 

À rappeler que c’est sur le site du « Cinéma Amitié » que sont implantés le Palais des congrès et l’Auberge des jeunes dans le cadre du programme dénommé « les Chantiers de Thiès » de 2004, qui a été suspendu par la suite », explique le professeur d’université, qui note «que ce décret de désaffectation a été contresigné par M. Idrissa Seck, Premier ministre et maire de la Ville de Thiès en 2003, donc un an après la date à laquelle la mairie dit avoir acquis le site auprès de la Sidec». 

Mieux, poursuit-il, « par lettre d’affectation n°00759PM/Cab/Ct/Ehk du 29 avril 2011, le Premier ministre du Sénégal a informé le ministre d’Etat, ministre de l’Habitat, de la construction et de l’hydraulique, de la décision du président de la République d’autoriser la reprise des travaux concernant l’Hôtel du rail et l’Auberge des jeunes de Thiès pour remédier au déficit en infrastructures d’accueil de l’Université de Thiès, suite à des grèves et marches des étudiants. Par la suite, ces trois locaux ont été occupés par l’université. L’Auberge des jeunes a été occupée par la scolarité centrale, la bibliothèque centrale et le projet «Un étudiant un ordinateur», le Palais des congrès a été occupé, lui, par l’Ecole doctorale, l’incubateur, l’auditorium… et l’Hôtel du rail sert de campus social pour les étudiants.

Et s’agissant de l’Auberge des jeunes au cœur de la polémique, Pr Salif Gaye indique que l’endroit a été libéré pour réhabilitation suite à des fissures remarquées à certains niveaux. C’est ainsi que l’Etat a initié la réhabilitation de ce bâtiment suite à un appel d’offres. Et le ministre de l’Enseignement supérieur assure le pilotage des travaux.

« Il faut noter que tous les maires, Idrissa Seck, Yankhoba Diattara et Talla Sylla, ainsi que les autorités territoriales de la Ville de Thiès, ont eu à collaborer et accompagner l’Université de Thiès, à l’exception du dernier maire sur qui on fondait beaucoup plus d’espoir car il est enseignant à l’université« , dit-il. 

Et sur l’acte d’huissier du maire concernant l’arrêt des travaux, Pr Gaye pense que l’édile de Thiès « s’est trompé d’interlocuteur ». Car, à ses yeux, « c’est l’Etat qui affectue la réhabilitation du bâtiment au profit de l’université et non le Rectorat. Tout de même la Dscos s’est trompée de destinataire en adressant une convocation relative à l’arrêt des travaux de l’Etat à Mme le Recteur de l’Uidt », a t-il laissé.

Rédaction Public SN

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