Un jeune Tunisien de 22 ans, Yassine Selmi, est décédé après s’être immolé par le feu dans la région de Kairouan, au centre de la Tunisie, à la suite d’une altercation avec des agents de police, selon sa famille qui a rapporté l’incident à l’AFP.

Selon le père de la victime, Mansour Selmi, Yassine s’était interposé pour résoudre un différend entre deux personnes devant un poste de police à Bouhajla, une localité agricole défavorisée. Les agents de police lui auraient demandé de se taire sous peine d’arrestation, ce qui aurait conduit au geste tragique de Yassine.

Mansour Selmi a déclaré à l’AFP qu’il avait été informé du décès de son fils à l’hôpital des grands brûlés à Tunis. Il prévoit de faire valoir les droits de son fils devant les autorités compétentes.

Le ministère de l’Intérieur n’a pas immédiatement commenté l’incident lorsqu’il a été contacté par l’AFP.

Ce cas rappelle celui de Mohamed Bouazizi, dont l’immolation par le feu en décembre 2010 avait déclenché un mouvement de protestation majeur en Tunisie, conduisant finalement à la chute du régime de Zine El Abidine Ben Ali en janvier 2011.

Les suicides par immolation par le feu sont malheureusement fréquents en Tunisie, en particulier dans les régions intérieures défavorisées. En avril dernier, une femme s’est également immolée à Sfax après un différend avec la police concernant son étal de vente de produits.

En 2023, Nizar Aïssaoui, un ancien footballeur professionnel, s’était également immolé par le feu près de Kairouan pour protester contre ce qu’il considérait comme un « État policier ».

Selon le Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux (FTDES), 147 cas de suicide et de tentative de suicide ont été enregistrés en 2023, dont 26 dans la région de Kairouan.