Au Gabon, un groupe composé d’une douzaine de militaires et de policiers a annoncé à la télévision nationale l’annulation des élections et la dissolution des institutions. Ils déclarent mettre fin au régime en place en raison d’une gouvernance irresponsable et d’une dégradation de la cohésion sociale. Le communiqué a été diffusé sur la chaîne de télévision Gabon 24, hébergée au sein de la présidence. Ces militaires, agissant au nom d’un « Comité de transition et de restauration des institutions », ont également annoncé la dissolution de toutes les institutions de la république, y compris le gouvernement, le Sénat, l’Assemblée nationale et la Cour constitutionnelle. Ils appellent la population au calme et à la sérénité, et annoncent la fermeture des frontières du pays « jusqu’à nouvel ordre ». Les membres de la garde républicaine, de l’armée régulière et de la police figuraient parmi ces militaires. Des tirs d’armes automatiques ont été entendus pendant leur déclaration, et cet événement survient peu après la publication des résultats officiels de l’élection présidentielle. Le président sortant, Ali Bongo Odimba, au pouvoir depuis 14 ans, a été déclaré vainqueur pour un troisième mandat avec 64,27% des suffrages. Son rival, Albert Ondo Ossa, a dénoncé des fraudes orchestrées par le camp Bongo et a revendiqué la victoire. Les résultats ont été annoncés tard dans la nuit, en plein couvre-feu et avec l’internet coupé dans tout le pays pour éviter la diffusion de fausses nouvelles et de possibles violences.