Football : Les confidences de Habib Béye sur ses premières sélections en équipe nationale.

« Jouer pour le Sénégal ? J’ai hésité mais c’est le plus beau choix de vie que j’ai fait », avance Habib.

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Longtemps après avoir pris sa retraite, Habib Beye est revenu sur son choix de porter les couleurs de l’Equipe Nationale du Sénégal alors qu’il avait reçu à l’époque une présélection en Equipe de France.

Considéré comme l’un des hommes forts de la génération dorée du football sénégalais, celle qu’on aime appeler « Génération-2002 », l’ancien latéral droit du Racing Club Strasbourg Alsace, de l’Olympique de Marseille, de Newcastle United, d’Aston Villa et de Doncaster Rovers aura marqué son temps avec l’Equipe Nationale du Sénégal. Pourtant, comme plusieurs footballeurs d’origines sénégalaises nés en France, le désormais entraîneur du Red Star avait le choix de jouer avec les Bleus.

« C’est le plus beau choix de vie que j’ai fait »

Quinze ans après avoir mis un terme à une aventure de sept ans avec les Lions, Habib Frédéric Beye revient encore longuement sur ce choix. Il s’est confié dans « En Consultation » de Canal+. « J’ai hésité dans la réflexion par rapport à l’identification que j’avais sur mon pays. Je dois être très honnête. J’ai entendu parler du Sénégal que par ma famille, mon père, mes oncles et mes tantes. Pour moi, c’était une décision un peu éphémère et idyllique. Je n’avais pas de représentation réelle de mon pays. Mais quand j’y suis allé, cela a été un choc émotionnel parce que j’ai rencontré ma grand-mère que je n’avais jamais vue. Forcément, je ne pouvais pas être insensible à ça », avance-t-il.

« Le jour où Bruno Metsu m’a contacté pour la première fois, j’avais une présélection en Equipe de France, et comme je le dis très souvent, je le répète, je suis Franco-sénégalais et je ne fais pas de différence parce que cette richesse biculturelle et binationale est importante pour moi. Donc, forcément, j’ai eu une réflexion avec mon père, je lui ai demandé quoi faire, et il m’a répondu : « personne à part toi ne peut choisir ce que tu ressens à l’intérieur de toi ». En ce moment-là, le seul choix que j’ai fait était de me dire « j’ai besoin de choisir le Sénégal pour me rapprocher de mes racines et de vivre cette aventure pour enfin savoir quelles étaient mes racines ». Au fond, j’ai eu cette identité à partir du moment où j’ai posé mes pieds au Sénégal et surtout quand je suis allé en sélection. Aujourd’hui, je me dis que c’est le plus beau choix de vie que j’ai fait. Ramenez-moi à 25-30 ans en arrière… Heureusement, j’ai fait ce choix-là. »

« Ce que j’ai vécu avec le Sénégal pendant sept ans a été exceptionnel »

Avec l’Equipe Nationale du Sénégal, Habib Bèye a participé à quatre phases finales de Coupe d’Afrique des Nations et bien évidemment une Coupe du Monde, celle de 2002. Il revient notamment sur le plus beau moment qu’il a eu à vivre avec les Lions. « Le fait de vivre la Coupe du Monde avec le Sénégal. Mais la qualification à cette Coupe du Monde, lorsqu’on a gagné 5-0 en Namibie. En ce moment-là, on a compris qu’on allait faire quelque chose, qu’on allait marquer l’histoire de notre pays ». Avant de revenir sur la défaite en finale de la CAN 2002.

« Cette fameuse finale qui nous glisse entre nos mains alors qu’on la méritait. Sur la globalité du match, on était meilleurs mais on avait face à nous une équipe expérimentée et pleine de talents, comme la nôtre à l’image de Tony (Silva). C’est vrai qu’on n’a pas remporté le trophée mais l’aventure humaine a été hors norme et exceptionnelle. Quand je vois encore ces images, je me dis que j’aimerais vivre encore une fois un moment avec Bruno (Metsu). Même après la défaite, il a toujours eu cette émotion dans nos regards. »

À 30 ans et au bout de 45 sélections, Habib Bèye décidait de prendre sa retraite internationale. Pourquoi sitôt ? Il explique. « Je pense qu’on avait fait le tour et que ce qu’on avait vécu au Ghana (lors de la CAN 2008), que je considère comme une humiliation, m’a fait dire qu’on avait fait notre temps et qu’il fallait laisser la place à une autre génération. C’était peut-être un peu prématuré parce que quand je suis arrivé à Newcastle et que je fais une grosse saison, le Sénégal m’a demandé de revenir en sélection, mais en ce moment-là, notre génération était sûrement terminée. »

« Il fallait beaucoup d’énergie et surtout de volonté de vouloir transmettre à cette nouvelle génération. Il faut parfois savoir laisser la place. Je ne sais pas si cela a été une bonne décision, mais c’est la mienne, et à chaque fois que je prends une décision, je l’assume. Ce que j’ai vécu avec le Sénégal pendant sept ans a été exceptionnel. Vous savez, beaucoup de gens m’ont dit que c’est trop tôt quand j’ai arrêté ma carrière professionnelle à 35 ans en 2012. Quand vous prenez une décision dans la vie, il faut l’assumer. Aujourd’hui, à chaque fois que je reviens au Sénégal, les gens me montrent la reconnaissance qu’ils ont pour ce que j’ai fait avec mon pays. C’est la plus grande fierté. »

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